Olivier Gendebien, le pilote "amateur professionnel" de Ferrari

Bruxelles, 12 janvier 1924 - Tarascon - France 2 octobre 1998 (74 ans)

Membre de l'Armée secrète en 1943 puis de l'unité de parachutistes SAS en Angleterre jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale il participa notamment à la contre offensive des Ardennes.

Olivier Gendebien, s'était hissé aux premiers rangs des pilotes de valeur mondiale. Sa brève carrière ne l'a pas empêché pas de remporter quatre fois les 24 Heures du Mans, trois fois la Targa Florio et le Tour Auto. Pas mal pour un « amateur ».

Malgré treize victoires internationales, Olivier Gendebien ne s’est jamais vraiment qualifié de pilote professionnel, mais plutôt d’amateur. Pourtant, à la lecture de son palmarès et de son statut de pilote officiel de la Scuderia Ferrari, cette affirmation contradictoire ne manque pas d’étonner. Encore aujourd’hui, Gendebien avoue qu’il n’a jamais été vraiment mordu par l’automobile, mais plutôt par le sport en général. Ce sont toutes ces raisons certainement qui ont fait d’Olivier Gendebien un pilote à la réputation et au talent parfois contestés, liés à un certain manque de popularité. Critiques qui ne sont pas fondées lorsque l’on analyse son palmarès qui est magnifique. Convenons-en ! Il est vrai que sa carrière automobile a été très brève puisqu’elle n’a même pas duré dix ans.


Enfant et adolescent, contrairement au cliché traditionnel du futur champion automobile qui pique la voiture du père ou du frère, le jeune Olivier n’est pas très attiré par cet univers. Sa famille est aisée. Après la guerre, en 1948, il dirige des travaux d’urbanisme à Stanleyville au Congo Belge (aujourd’hui république démocratique du Congo) où il fait la connaissance d’un planteur de café super mordu nommé Charles Fraikin. Ce dernier caresse le projet de courir le célèbre rallye Liège-Rome-Liège en 1952, soit quatre ans plus tard !


Entre-temps, les deux hommes sympathisent et décident de disputer ce rallye ensemble. Pari tenu. Quatre ans après, les deux Belges se retrouvent au volant d’une grosse Jaguar 3.4 litres. Dans la conduite d’une auto, Olivier, âgé de 29 ans, retrouve instinctivement la joie qu’il a déjà ressentie en maîtrisant son cheval de course ou en descendant les pentes neigeuses sur ses skis.


Première course, premier succès :

Quelques semaines plus tard, en essayant la Ferrari d’un ami sur le circuit de Spa-Francorchamps qu’il découvre, Gendebien se montre plus rapide que ce dernier. Son ami lui cède le volant pour la course et Olivier Gendebien la remporte aisément. Sa première victoire. Les premiers pas d’une carrière fructueuse qui s’achèvera moins de dix ans après. « J’ai pris brutalement la décision de m’arrêter pendant les 24 Heures du Mans 1962 où j’ai failli me tuer pendant la nuit. Je me suis dit : tu viens d’être papa depuis quelques jours et ta fille a failli ne jamais connaître son père. Si je gagne cette course, plus jamais je ne courrai. À l’arrivée, j’ai annoncé à la presse incrédule ma résolution, d’autant que je venais de me rendre compte que j’en avais assez de la course auto. J’avais perdu beaucoup de copains en cours de route, quarante-neuf pour être précis. D’autre part, la course avait évolué : le sport, l’esprit amateur s’effaçaient au profit du professionnalisme et du commerce. »


Olivier Gendebien a tourné la page sans regret. Excepté pour quelques rallyes avec Citroën, il n’a jamais plus piloté une voiture de compétition, à l’opposé de Maurice Trintignant, un autre pilote de sa génération avec lequel il ne s’est jamais bien entendu.

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Olivier GENDEBIEN 1924-1998
Olivier GENDEBIEN 1924-1998

24 heures du Mans 1958

Avec Phil HILL